De 2015 à 2017, cinq artistes, Ervor, Sylvie Bourdon Fôret, Florian Gadenne, Jérémy Segard et Geoffroy Terrier, ont observé les chercheurs de Nantes Université travaillant sur les maladies infectieuses. De ces observations sont nées des œuvres atypiques, mêlant l'art et la science avec ingéniosité.

Ces créations ont été exposées à l'occasion de l'inauguration de l'Institut de Recherche en Santé 2. L'exposition intitulée "l'un l'autre" jouait le rôle de médiateur entre le bâtiment et les activités scientifiques menées au sein de l'édifice, la science étant partie intégrante du processus de création des artistes.

Dans le cadre du fonds Art, Science, Culture et Patrimoine la Fondation de Nantes Université souhaite acquérir ces œuvres afin que celles-ci puissent continuer à être exposées à l'Université. Le moyen de pérenniser une démarche artistique audacieuse et innovante, et d'affirmer l'identité de l'Université comme lieu de transmission et de culture.

Témoignages :

Jacques Le Pendu, directeur du Centre de recherche en Cancérologie Nantes-Angers
"À l'occasion de l'ouverture du bâtiment IRS2 largement dédié à la recherche sur les maladies infectieuses, une série de jeunes artistes a travaillé sur ce thème pour aboutir à la production d'œuvres originales inspirées par des échanges préalables entre scientifiques et artistes. En tant que chercheur j'ai été particulièrement intéressé par le regard qu'ont porté ces artistes sur les maladies infectieuses et sur notre rapport aux microorganismes. Au-delà des interrogations qu'elles ont suscitées, certaines de ces œuvres ont un intérêt esthétique évident. Elles ont été exposées un temps au sein de notre bâtiment et j'ai été désolé de les voir disparaitre. Personnellement je serai très intéressé pour prolonger l'expérience avec certains de ces artistes qui ont tenté, chacun avec sa sensibilité propre, de transcrire leur vision d'un aspect du monde vivant. Cette vision ne recouvre que très partiellement la nôtre, celle de scientifiques, et c'est ce qui en fait tout l'intérêt et toute la richesse."

Antoine Magnan, président de la Commission Médicale d’Établissement du CHU de Nantes
"Faire le choix de placer un artiste plasticien au cœur d'une équipe de recherche, c'est accepter de multiplier les regards portés sur la science, c'est y trouver une valeur supplémentaire, et regarder la transformation de l'expérience scientifique comme quelque chose de beau.
L'artiste se saisit du matériel scientifique et le modèle à son tour. Avec les chercheurs et les étudiants il partage sa perception, sa propre interprétation du réel scientifique, et l'élève au rang d'œuvre d'art.
C'est aussi changer le raisonnement scientifique, et montrer que l'expérience elle-même a une valeur. C'est encore saisir la possibilité d'un trait d'union avec un public différent, qui entre au laboratoire par la fenêtre de l'Art. C'est enfin redonner du sens à la recherche, lorsqu'elle s'égare."